Test du Touroll Urbano 3 : un moteur central à 1100€

Le Touroll Urbano 3 est quasiment un copier-coller du MA2 que j’ai testé récemment. Même moteur central, même fourche, mêmes limites… sauf qu’il coûte 200€ de plus ! Alors, est-ce que l’Urbano 3 est une copie conforme ou est-ce qu’on est sur une version premium du MA2 ? C’est ce qu’on va voir !

Notre avis sur le Touroll Urbano 3

Premières impressions du Touroll Urbano 3

Il y a quelques semaines, j’ai testé le Touroll MA2, un vélo électrique à moteur central vendu à moins de 900 €. Une vraie curiosité : à ce prix, on s’attend d’habitude à un moteur dans la roue arrière. Résultat : un vélo intéressant mais pas sans défauts.

Aujourd’hui, place à son grand frère, l’Urbano 3, proposé à 1099 €. On y retrouve beaucoup d’éléments communs : même moteur central Ananda 70 Nm, même transmission Shimano Tourney 7 vitesses, même batterie 468 Wh… mais avec un design plus soigné, en particulier une batterie intégrée dans le cadre. Le vélo paraît moins “cheap” et plus proche des standards visuels qu’on retrouve par ailleurs. Le cadre en alu est bien proportionné, avec un enjambement bas qui facilite la montée et la descente.

Montage toujours simple : une trentaine de minutes suffisent pour installer la roue avant, ajuster la potence, les pédales et les accessoires. En équipement, Touroll n’a pas changé la recette : on retrouve les garde-boue métalliques, un porte-bagages 25 kg, une béquille solide, un éclairage avant/arrière intégré.

Moteur et batterie premiers prix, mais efficaces

Comme le MA2, l’Urbano 3 est propulsé par un moteur central Ananda 250 W avec un couple annoncé de 70 Nm. Sur le terrain, le comportement est quasi identique :

• En ville : démarrage fluide, l’assistance se déclenche quasiment immédiatement quand qu’on appuie sur les pédales, sans à-coup. La sensation est naturelle, meilleure que sur un moteur arrière d’entrée de gamme.
• Sur voie verte / plat : les 70 Nm suffisent pour tenir sans problème les 25 km/h, avec une impression de pousser légèrement plus franche que certains concurrents Decathlon ou Nakamura.
• En côte : ça monte étonnamment pas si mal que ça. Sur du 8-10 %, il faut mettre du braquet et accepter de descendre en vitesse mais ça reste supérieur à un moteur arrière équivalent, mais évidement à ce prix on est quand même assez loin de la nervosité d’un Bosch Active Line ou d’un Shimano Steps E6100.

Ce moteur Ananda n’a pas la renommée d’un Bosch, d’un Shimano ou d’un Bafang, mais on le retrouve de plus en plus chez Intersport (Nakamura) ou sur d’autres vélos asiatiques. Il a pour lui un bon équilibre prix/performance, mais reste une option “entrée de gamme” : couple ok, assistance ok mais quid de la fiabilité sur le long terme, et des réparations si il tombe en panne.

La batterie de ce Touroll Urbano 3 est intégrée certes mais pas plus performante que celle du MA2, vendu 200€ moins cher. Touroll annonce 120 km d’autonomie avec la batterie 468 Wh. En usage réel, comptez plutôt 60 à 70 km en mode mixte (niveaux 3, 4 et 5, avec un mix de routes plates et vallonnées), 50 km si on reste en assistance 4-5 et qu’on enchaîne les côtes sévères.

Autrement dit : autonomie correcte, dans la norme d’un VAE entrée de gamme. Ce n’est pas une batterie énorme comme sur certains modèles concurrents au même prix (810 Wh sur le OneSport OT05 Pro par ex.), mais elle suffit largement pour du vélotaf quotidien ou des balades de 3h.

Le minimum syndical côté confort

Sur le papier, l’Urbano 3 a tout ce qu’il faut. Mais en regardant de plus près, on retrouve les mêmes arbitrages que sur le MA2.

Freins hydrauliques : ils sont présents, et ça c’est déjà très bien à ce prix. Disques de 160 mm, marque peu connue (Logan, comme sur le MA2). En pratique, ça freine correctement, avec un bon mordant mais ça dérape vite, on peut difficilement doser. On reste loin d’un Shimano MT200 ou d’un Magura. C’est sécurisant mais pas forcément les freins les plus durables.

Transmission Shimano Tourney 7 vitesses : la gamme la plus basse de Shimano. Ça fonctionne, mais les passages de vitesses manquent de fluidité, surtout en montée. Suffisant pour un usage urbain et sur du plat, limité si vous cherchez du confort sur des parcours variés ou que vous voulez rouler vite.

Fourche suspendue 80 mm à ressort : c’est le point faible. Lourde, pas réglable, elle absorbe à peine les pavés ou nids-de-poule. Sur route lisse, ça passe. Sur chemin caillouteux, on atteint vite ses limites. Une vraie fourche pneumatique aurait transformé le vélo, mais il aurait fallu augmenter encore un peu le budget.

La position de conduite est en revanche plutôt réussie : guidon incurvé, potence réglable, cadre bas facile à enjamber. C’est là encore un point commun avec le MA2 : les deux vélos sont pensés pour un usage quotidien et des balades tranquilles.

Test du Touroll Urbano 3 Sur la route

Le Touroll Urbano 3 se comporte comme le MA2, même si la geométrie diffère un peu. Je trouve qu’il est nettement plus confortable que le MA2, avec une posture super ergonomique qui ne crée aucune tension dans les poignets.

En ville, rien à redire : le démarrage est fluide grâce au capteur de couple, la position de conduite est confortable et le vélo reste stable même avec des arrêts fréquents. Les freins hydrauliques rassurent, y compris sous la pluie, et on tient facilement les 25 km/h réglementaires sans transpirer.

Sur voie verte, l’Urbano 3 fait exactement le boulot que le MA2 : il déroule tranquillement, avec une autonomie suffisante pour de longues balades. La batterie intégrée ne change rien aux performances réelles : comptez 60 à 80 km en usage mixte, comme sur le MA2.

En côte, pas de surprise non plus : ça monte plutôt bien. Les 70 Nm annoncés aident à garder un rythme correct, mais il faut accompagner avec les jambes, surtout si le dénivelé dépasse les 8 %. Si vous espériez un bond en puissance par rapport au MA2, ce n’est malheureusement pas le cas.

Enfin, sur chemins ou routes abîmées, on touche les limites du vélo. La fourche à ressort amortit un peu les petits chocs mais montre vite ses faiblesses : ça tape, ça renvoie sec, et on est vite rappelé qu’il s’agit d’un vélo low-cost.

En résumé : le Touroll Urbano 3 roule bien, mais sans surprise. C’est un MA2 avec une meilleure esthétique mais pas une évolution technique.

Verdict : MA2 ou Urbano 3 ?

Le Touroll Urbano 3 est un vélo électrique correct pour son prix : moteur avec une assistance naturelle, autonomie suffisante et équipement complet. Si vous cherchez la performance au sens strict, il n’apporte rien de plus que le Touroll MA2, vendu moins cher (sous les 900€). À l’usage, les deux vélos sont vraiment identiques. Le choix se résume donc à une question de style.