L’allemand Leon Cycle, distributeur des marques NCM et ET.CYCLE, officialise l’ouverture de son siège en France, à Lyon. Une démarche qui vient s’inscrire dans la volonté de la marque de renforcer sa présence en France. Mais au-delà des annonces, la marque allemande a-t-elle les épaules pour s’imposer dans un paysage de plus en plus concurrentiel ?
La stratégie : rendre l’électrique accessible
Fondée en 2014 à Hanovre, Leon Cycle s’est fait une place sur le marché du vélo électrique avec une recette bien rodée : des modèles aux composants simples, des prix tirés vers le bas, et un réseau de revendeurs en plein développement.
Les vélos sont commercialisés sous les marques NCM et ET.CYCLE, avec des modèles adaptés à la ville, aux longues distances, à la montagne ou aux charges lourdes. Son terrain de jeu : l’urbain, le trekking et les gros gabarits.
NCM & ET.CYCLE : des vélos électriques qui vont à l’essentiel
Vélo à petit prix, dérailleur Shimano 7 vitesses, moteur moyeu arrière à capteur de rotation, freins à disques mécaniques. Tout équipé.
Budget : €€€ | Vitesse : 25 km/h | Autonomie : 90 km
Avec ses 2 marques phares, NCM (orientée ville et trekking) et ET.CYCLE (au style plus baroudeur, typé fatbike), Leon Cycle cible un large éventail d’usages, de la mobilité urbaine aux sorties tout-terrain en passant par les trajets longue distance.
La promesse ? Des vélos simples, robustes et puissants, avec :
- des moteurs coupleux et des batteries grande capacité
- des cadres ergonomiques
- quelques équipements de sécurité bienvenus, comme la géolocalisation de batterie ou les barres de protection sur les cargos.
Mais la vraie force de la marque reste son positionnement tarifaire ultra-agressif, dans un marché où les prix ont vite tendance à s’envoler.
Ce positionnement à bas prix implique quelques concessions. Le design reste souvent assez classique et l’assistance électrique n’est pas toujours équipée d’un capteur de couple (comme le NCM T3S qu’on a testé, équipé d’un capteur de rotation). On notera tout de même que les derniers modèles de la marque ont été upgradés côté design et sont pour la plupart équipés d’un capteur de couple. Côté expérience utilisateur, pas de fioritures : pas d’application, pas de gadgets, juste du vélo. On revient à l’essentiel, ce qui peut convenir à tous ceux qui veulent un vélo basique, facile et pas cher.
Leon Cycle est une entreprise allemande, ses vélos sont en grande majorité conçus et assemblés en Europe, avec des composants en partie en provenance d’Asie. Un choix industriel qui explique en partie les tarifs agressifs, et dont les implications en matière de suivi, de disponibilité des pièces et d’impact environnemental peuvent varier selon les modèles et les marchés.
Lyon, un choix stratégique… et symbolique
C’est dans le Grand Plateau, l’écosystème vélo de la métropole lyonnaise, que Leon Cycle a récemment choisi d’implanter son siège français. La marque allemande cherche clairement à renforcer sa présence locale, et à rassurer les acheteurs français sur sa capacité à assurer un SAV de proximité.
L’implantation s’accompagne d’une plateforme logistique à Saint-Quentin-Fallavier, destinée à améliorer la réactivité des livraisons et des retours. Surtout, cette présence au cœur d’un territoire moteur des mobilités actives permet à Leon Cycle de s’intégrer dans des dynamiques plus vertueuses, comme le reconditionnement de vélos électriques via l’Usine à Vélo, ou la participation aux grands rendez-vous du secteur : les Pro Days ou le Lyon Cargo Bike Festival en septembre 2025.
En théorie, tout est là pour réussir : proximité, logistique, visibilité. La carte des revendeurs en France qui ne cesse de s’agrandir vient aussi ajouter de la facilité à tester les modèles mais aussi à assurer leur entretien avec des revendeurs habitués de la marque.
Notre avis sur Leon Cycle
Leon Cycle ne débarque pas de nulle part. La marque s’est déjà fait une place en Allemagne et en Espagne, notamment via une vente en direct et une stratégie e-commerce bien rodée. En France, la marque est encore peu répandue, mais devient de plus en plus populaire dans le milieu des vélos à petit prix. Avec son positionnement équivalent à ceux des modèles entrée de gamme de chez Decathlon ou Intersport, Leon Cycle vient proposer une alternative envisageable.
Son positionnement tarifaire agressif est un vrai atout face aux modèles premiums. Reste à voir si le suivi technique mis en place en France via les revendeurs sera au rendez-vous durant les prochaines années et si la disponibilité des pièces détachées restera durable au fil des sorties de nouveaux modèles.
La sortie du CG7 (leur premier longtail cargo) sera à surveiller de près. C’est un segment exigeant, où le moindre défaut de conception ou d’équilibre peut coûter cher en image. Et face à des acteurs établis, Leon Cycle devra prouver qu’accessibilité ne rime pas avec (trop de) compromis. Il nous tarde de voir ça !
