Test du Touroll MA2 : un vélo à moteur central à moins de 900€

Moins de 900 € pour un VAE avec moteur central, 100 km d’autonomie et freins hydrauliques ? Le Touroll MA2 promet BEAUCOUP. Je l’ai testé en conditions réelles pour voir ce qu’il vaut vraiment : confort, autonomie, moteur, SAV… verdict dans ce test.

Notre avis sur le Touroll MA2

Premières impressions du Touroll MA2

Avant de démarrer ce test, j’insiste sur un point qui est ultra important : ce vélo est vendu moins de 900€ en ce moment chez Geekbuying, un prix rare pour un vélo électrique. Maintenant que c’est posé, allons voir ce qui se cache derrière un prix aussi agressif.

Au déballage, le vélo était semi-assemblé, et il ne m’a fallu qu’une petite demi-heure pour finir son installation : assembler la roue avant, attacher les pédales et fixer la potence pour le guidon. Pas de difficulté particulière et j’ai même trouvé l’installation facile et ne nécessitant pas de réglages particuliers.

Côté esthétique et design, je m’attendais à faire d’énormes compromis mais finalement, le vélo ne s’en sort pas trop mal, en dehors de sa batterie qui n’est pas intégrée au cadre. Le cadre est assez clean, quelques soudures visibles et les cables sont apparents, mais rien de méchant.

Alors évidemment, pour même pas 900€, on ne s’attend pas à avoir un vélo sur-mesure, customisable et adaptable puisqu’il n’existe qu’en une seule taille et une seule configuration. Cela dit, j’ai repéré qu’on pouvait ajuster la hauteur de la selle (classique) mais aussi la position de la potence pour approcher ou éloigner le guidon.

Côté garantie, le cadre est garanti 3 ans et le reste des équipements est garanti entre 6 mois et 1 an. Le SAV de Touroll est joignable uniquement par mail, il n’y a pas à ma connaissance de réseau de revendeurs agréés par la marque. Cela dit, étant donné la faible complexité de conception (pas de notion de connectivité ou d’intégration très poussée des composants), cela ne devrait pas poser de difficulté particulière pour la maintenance dans des ateliers vélos classiques.

Des performances aussi cheap que le prix ?

La crainte qu’on peut avoir avec un vélo aussi peu cher, c’est qu’il ne soit absolument pas performant et qu’on se retrouve à avoir payé 900€ pour un vélo électrique jetable, qui deviendra finalement un vélo musculaire.

Sur le papier, on a une batterie 468Wh qui annonce 100km d’autonomie. À première vue ça me parait très optimiste puisque le vélo pèse quand même 31,5kg… On verra dans la partie test sur le terrain ce que j’arrive réellement à faire.

La batterie est amovible. Il faudra compter 6 à 7 heures pour une charge complète de la batterie, plutôt long mais équivalent à ce que font les concurrents de chez Decathlon ou Intersport.

Mais ce qui nous intéresse vraiment ici c’est le moteur, puisque c’est très intrigant d’avoir réussi à mettre un moteur central dans un vélo aussi peu cher. En fait, c’est même une des très rares fois que je vois un moteur central sur un vélo à moins de 900€. Chez Decat’ ou Intersport, il faudra compter sur un moteur de moyeu arrière (moins naturel pour la conduite) à ce prix là.

En parlant de la concurrence, le moteur qui équipe le Touroll MA2 est un Ananda M60, un nom assez peu connu mais qui équipe cependant de nombreux vélos… Nakamura de chez Intersport.

Avec 70Nm de couple et un capteur de couple, il a de bons arguments pour tenir la route et permettre une assistance efficace. Justement en parlant d’assistance, on retrouve 5 niveaux d’assistance différents, qui sont d’ailleurs plutôt des limitations de vitesses que des niveaux d’aide au pédalage (respectivement 12, 15, 18, 21, 25 km/h selon le mode d’assistance).

Ce moteur est sans fioritures : il n’est pas connecté à une quelconque app, mais a le mérite d’être en position centrale ce qui devrait permettre un bel équilibre sur le vélo avec un centre de gravité ajusté, et une sensation de conduite plus fluide… c’est ce qu’on vérifiera dans la partie test.

Du côté des freins, on semble être sur du premier prix avec l’obscure marque Logan de freins à disques 160mm, qui ont quand même le bon goût d’être hydrauliques.

Là où l’arbitrage a été le plus évident, c’est du côté de la fourche qui est plus décorative que très utile à mon avis… on est sur une fourche suspendue 80mm de marque inconnue mais qui fonctionne à ressorts, à mon grand désespoir. C’est le même type de fourche que sur le NCM T3s testé dernièrement, qui s’avérait n’être ni réellement réglable ni efficace.

Du reste, on retrouve sur le vélo, de série, un certain nombre d’accessoires pensés pour la ville (porte bagages, phares avant arrière pilotés au guidon, béquille, sonnette), plutôt pas mal puisqu’il n’y aura donc aucun frais d’accessoires à prévoir en plus du vélo.

Test sur le terrain

Avec son cadre bas, aucune difficulté pour grimper sur ce vélo qui est plutôt conçu pour la ville, et qui pourra donc être facile d’utilisation quelle que soit la tenue que l’on porte. La position de conduite est plutôt droite mais je trouve qu’aux premiers coups de pédale le vélo fonctionne (étonnamment) bien ! Plutôt une bonne surprise, là où je dois l’avouer, certains modèles que je teste parfois me font des petits coups de frayeur quand je les démarre en manquant de stabilité.

Le passage de vitesses n’est vraiment pas incroyable, ça accroche un peu, ça manque clairement de fluidité et de précision, mais ça reste quand même fiable. La manette de vitesses est là aussi du très basique, rien d’extravagant mais ça fonctionne et finalement, c’est tout ce qu’on lui demande ! J’ai été surpris de retrouver ici un dérailleur signé Shimano (Youhou !), je m’attendais à n’avoir que des composants à la sauce Aliexpress sur un vélo à ce prix, ici on est sur du Tourney, donc la gamme premier prix de chez Shimano, mais du Shimano quand même !

Sur le papier, les freins Logan à disque hydraulique n’inspirent pas une grande confiance. C’est une marque peu connue, souvent associée à des composants d’entrée de gamme. Et pourtant, sur le terrain, ils m’ont surpris : le mordant est là, la progressivité aussi, et même avec un peu de charge, le vélo s’arrête sans effort. On est clairement loin du feeling haut de gamme d’un Magura ou d’un Shimano, mais pour un vélo à moins de 900 €, c’est une bonne surprise.

L’assistance est elle aussi assez étonnante, ça démarre même assez fort, les 70Nm de couple sont vraiment présents et pas juste sur le papier comme ça arrive avec certaines marques. On monte rapidement à 25km/h sans trop d’effort.

L’autre bonne surprise c’est le faible volume sonore du moteur. J’ai l’habitude de tester des moteurs beaucoup plus bruyants, surtout sur des vélos d’entrée de gamme. Ici on entend plus le ressort de la suspension que le moteur en lui-même.

Perso, j’ai réussi à faire environ 50km de balades (en alternant les modes 3, 4 et 5) avant de devoir recharger le vélo. On est quand même loin des 100km annoncés mais ça reste honorable pour un vélo électrique pas cher !

En conclusion, même s’il n’a pas sa place dans notre classement des meilleurs VTC électrique, ce Touroll MA2 se défend plutôt bien pour le prix. Avec ce vélo, j’ai trouvé les balades très correctes sur du bitume et même sur du sol plus « nature », avec une assistance vraiment efficace et une tenue de route rassurante.

Bien sûr, comme on s’y attendait, ce n’est pas le vélo le plus confortable quand on roule sur des routes cabossées au vu la fourche suspendue quasi fictive qui est installée dessus.

Pour un usage quotidien sur des routes en macadam entretenues, ça peut être un vrai challenger face à un Riverside 520E ou un Nakamura E-city, surtout grâce à son moteur central efficace, et son autonomie.

Caractéristiques techniques

Prix (à partir de)	899 €
Position moteur	Central
Moteur	Ananda M60
Couple moteur	70Nm
Vitesse max	25 km/h
Niveaux d’assistance	5
Batterie	468 Wh
Autonomie théorique	100 km
Temps de recharge annoncé	6-7h
Fourche	80mm
Dérailleur	Shimano Tourney
Vitesses	7
Type de freins	Freins à disque hydrauliques
Freins	Logan
Écran	LCD noir et blanc
Cadre	Ouvert
Matériau cadre	Aluminium
Diamètre de roue	27,5 pouces
Poids	31,5 kg