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Le vélo électrique est-il vraiment écologique ?

Greenwashing ou réalité ? Dire que le vélo électrique est 100% écologique parfait trop beau pour être vrai. Avec le boom des vélos électriques, l’argument écologique de la mobilité « douce » revient très souvent. Alors, faire du vélo électrique est-il un si bon choix pour l’environnement ?

L’émission en CO2 de la construction d’un vélo électrique

Certaines études montrent que 55 % des vélos vendus en Europe seront électriques d’ici 2030. On peut donc s’interroger sur l’impact de la fabrication de ces nouveaux moyens de transport.

Dans l’étude de 2023 “Quel bilan carbone pour les vélos électriques ?” menée par Anne De Bortoli, chercheuse en carboneutralité à Polytechnique Montréal, on apprend que dans le cycle de vie d’un vélo électrique ayant roulé 20 000 km, 94% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de sa fabrication.

La production du cadre (quand celui-ci est en aluminium) émet 181 kg de CO2e. La fabrication de la batterie émet 20 kg de CO2e et le moteur 37 kg de CO2e.

Quel bilan carbone pour les vélos électriques ? – Anne De Bortoli

Cette donnée est d’ailleurs en accord avec le chiffre annoncé par Trek dans son rapport annuel 2023 « Trek Bicycle – 2023 Sustainability_ReportEdition_EU_FR-FR (Page 40) : 96,2% de l’impact environnemental provient de la fabrication des vélos. Le vélo électrique Trek Rail émet par exemple 229 kg équivalent CO2.

À titre de comparaison, la fabrication d’un vélo musculaire (non électrique) demande entre 150 et 200 kg équivalent CO2, c’est donc un peu moins que pour un vélo électrique. On parle d’environ 5 à 15 tonnes équivalent CO2 pour la production d’une voiture électrique, selon le rapport de 2022 de l’Ademe (l’Agence de la transition écologique).

Quel est l’impact carbone de l’utilisation d’un vélo électrique ?

Toujours selon l’étude « Quel bilan carbone pour les vélos électriques ? » d’Anne De Bortoli, l’impact carbone du vélo électrique est en moyenne de 13 g de CO2e/km parcouru, contre 60 à 75 g de CO2e/km parcouru pour une voiture citadine électrique.

L’European Cyclists Federation (ECF) l’association européenne qui fait la promo de la mobilité urbaine à vélo dans toute l’Europe, met en lumière qu’un vélo électrique émet 50 % plus de CO2 qu’un vélo mécanique, mais il émet (attention…..) 30 fois moins de CO2 qu’une voiture !

Un vélo traditionnel (mécanique) reste donc la meilleure option pour l’écologie. Mais si vous laissez la voiture à la maison pour prendre un vélo électrique à la place, l’environnement vous en sera quand même très reconnaissant. 👍 Poussons maintenant ce raisonnement un peu loin.

Le vélo électrique peut-il aider à réduire l’impact carbone ?

L’étude anglaise « E-bikes and their capability to reduce car CO2 emission » (en français « Les vélos électriques et leur capacité à réduire les émissions de CO2 des voitures ») réalisée en 2022 montre également que les vélos électriques ont la capacité de réduire les émissions de CO2 des voitures de 24,4 millions de tonnes par an.

Source : « E-bikes and their capability to reduce car CO2 emission

L’étude montre également que la capacité de réduction des émissions de carbone des bicyclettes électriques est la plus importante dans les zones rurales et que 3 400 zones de recensement ont une capacité élevée à remplacer les déplacements en voiture par des vélos électriques et une vulnérabilité économique à la dépendance à la voiture.

Alors est ce que le vélo électrique peut aider à réduire l’impact carbone ? Et bien, on peut dire que oui. Son processus de fabrication et son utilisation émettent des GES beaucoup moins importantes qu’une voiture électrique mais surtout thermique, ce qui permettrait sur le long terme de réduire l’impact carbone en privilégiant le vélo électrique plutôt que la voiture pour des trajets courts du quotidien. Mais pour avoir plus de recul et de précisions sur cette affirmation, nous devons nous concentrer sur le point important du vélo électrique : la batterie.

La consommation électrique d’un vélo électrique

On reproche parfois aux vélos électrique de consommer de l’électricité, mais cette façon de raisonner à quelques limites. Je vous propose un peu de « fact checking » avec des vraies données.

Avec une batterie de 500Wh, et si on fait 2 sorties par semaines de 40 km chacune (soit environ 100 sorties / an), ça fera une consommation annuelle de 50 KW. À titre de comparaison, c’est la consommation moyenne d’une console de jeu utilisée 1 h / jour, et c’est moins que la consommation moyenne annuelle d’une cafetière électrique…

Pour un moyen de transport qui remplace la voiture dans de nombreuses situations (aller au taff, faire les courses, etc), c’est plutôt pas mal !

Par contre là où il y a effectivement débat pour l’environnement, c’est au niveau de la batterie, mais cela est en train de changer chez de plus en plus de marques.

La batterie : le « point noir » écologique du vélo électrique ?

On entend souvent le reproche que la majorité des batteries sont construites en Chine avec de l’énergie issue du charbon. Cela fait maintenant quelques années que l’on observe du changement sur l’origine de production des batteries, avec notamment la stratégie nationale « Batteries », un axe clé de France 2030 sur les mobilités durables.

Sur cette carte on retrouve les actuelles et futures usines de batterie en Europe :

Source : Battery-news.de

Pour info, la batterie de la voiture Renault Megane était fabriquée pendant plusieurs années en Pologne, mais a maintenant ouvert une usine dans le Nord de la France, à Douai, où les modèles Megane E-Tech Electrique, Scénic E-Tech Electrique et Espace seront fabriqués.  Le mouvement devrait donc naturellement s’enclencher pour les vélos électriques, où la Chine reste encore le leader mondial du marché avec 70% de la production mondiale.

Les batteries de vélo électriques sont-elles mauvaises pour l’écologie ? Les batteries de vélo électriques nouvelle génération (après 2020) sont bien plus durables qu’elles n’ont pu l’être dans le passé : elles peuvent maintenant durer jusqu’à 5 ans (on parle de 500 à 1 000 recharges). Le recyclage des batteries de vélo est aussi une tendance montante : la plupart des matériaux de chaque batterie peuvent être réutilisés, ce qui permet aux vélos électriques d’avoir un bilan environnemental plus favorable que les autres modes de transport dépendant des combustibles fossiles.

Contrairement aux idées reçues, c’est la fabrication du cadre qui émet le plus de CO2 (181 kg). La batterie émet 20 kg de CO2, et le moteur 37 kg.

Encore très peu présents sur le marché des vélos électriques, les supercondensateurs, comme c’est le cas sur le vélo Pi Pop, pourraient être une alternative plus durable que les batteries en Lithium existantes. Une innovation à suivre.

Comment minimiser son impact sur l’environnement avec le vélo électrique ?

Les vélos électriques sont une option efficace pour réduire son empreinte carbone, mais il est possible d’aller encore plus loin en faisant des choix éclairés. On peut par exemple opter pour un vélo avec un cadre en matériaux alternatifs à l’aluminium, comme le bambou ou l’acier recyclé, et choisir une batterie plus écologique, par exemple avec du lithium-fer-phosphate, qui a une durée de vie plus longue et est moins toxique.

Acheter un vélo électrique reconditionné est également une excellente façon de prolonger la durée de vie d’un produit existant, tout en évitant la production de nouveaux matériaux. Le gouvernement français encourage d’ailleurs ce nouveau mode d’achat de vélo électrique, avec le bonus vélo électrique reconditionné, une des mesures faisant partie du bonus écologique pour vélo électrique.

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À propos de l’auteur
Passionné de vélo depuis mon plus jeune âge, j'aime rouler la semaine en vélo pliant et le week-end en vélo électrique pour des randonnées !
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